Ah, les souvenirs d’anciens qui racontent les prépas d’avant… Les arbres qui ont vu plus de vomi que de feuilles en été, les joggings interminables en forêt, les coéquipiers sur le dos pour monter des talus… Bonne nouvelle : tout ça, c’est (presque) fini. Même dans le foot amateur, la préparation physique vit une véritable transformation.
Des joueurs plus affûtés que jamais
Ceux qui pensent encore que les joueurs amateurs arrivent en short de bain et ventre rebondi au premier entraînement vont devoir se mettre à la page. Les entraîneurs, à tous les niveaux, le confirment : les jeunes sont plus en forme, plus investis, et bien mieux préparés qu’il y a dix ans.
Frank Dirix, passé récemment de Zandhoven à Berchem Sport (D2 amateurs), observe un réel tournant :
« Depuis le Covid, les jeunes ont pris goût à l’entraînement individuel. Beaucoup continuent de courir ou de faire du fitness même en dehors du club. »
Fanny Schamp, désormais à SV Rumbeke en D3, remarque aussi une nette évolution :
« Avant, certains joueurs arrivaient hors de forme et traînaient leur surcharge pendant des mois. Aujourd’hui, il y a une vraie culture sportive. »
Même son de cloche chez Preben Verbandt (FC Kleit) :
« Le taux de présence est excellent, même dès le premier entraînement. »

Adieu les vacances prolongées
Les retards à la reprise pour cause de plage ou mojito ? Moins fréquents qu’avant. Et surtout, de moins en moins tolérés.
« La saison se termine fin avril, la reprise est mi-juillet. Ils ont eu le temps de souffler », rappelle Preben Verbandt.
Certains doivent encore caler leurs vacances après le 21 juillet à cause du boulot, mais les clubs anticipent : programmes personnalisés, suivi à distance… On ne revient plus avec zéro fond.
Le règne du performance coach
Autre nouveauté : l’entraîneur général n’est plus seul à tout gérer. Même en P2 ou P3, on voit arriver des préparateurs physiques, des coachs de performance… et les vieilles méthodes sont mises à la retraite.
Luc Vanthomme se souvient :
« Huit kilomètres pour s’échauffer ? Classique. Monter des côtes avec un mec sur le dos ? Tous les jours. Mais c’est terminé. »
Frank Dirix confirme :
« J’ai vu des gars vomir contre les arbres pendant les prépas. C’est dangereux et inefficace. Aujourd’hui, on travaille de manière ciblée, même en provincial. »
Même en D1 amateurs, chaque club ou presque a un coach de performance. Le FC Knokke, par exemple, a fait appel à Aaron Vancollie. Résultat : tout est calibré, monitoré, justifié. Fini le “à l’ancienne” où l’on courait pour courir.
Le digital entre en jeu
Montres connectées, GPS, analyse vidéo, scouting en ligne… Le foot amateur entre dans l’ère de la data.
À SK Roeselare, on investit :
« On a acheté des Polars, engagé un performance coach. Sans analyse et sans données, on est à la traîne », explique Patrick Rotsaert.
Même YouTube devient un outil d’apprentissage.
Frederik Wydoodt (Sassport Boezinge) raconte :
« Les joueurs regardent des vidéos, analysent leur jeu. Mon fils est scout et m’envoie souvent du contenu utile. On doit rester curieux et ouverts. »
Source : Nieuwsblad